Dans cet endroit si effrayant...[Siloë Kin

* × Wolf ...

La nuit avait posé son voile étoilé sur Silver Night et le froid ne cessait de s'intensifier.Je frissona pour la dixième fois de la nuit et porta mon regard à l'horizon.Des collines,des vallés,des ruisseaux s'étendaient à perte de vu.Mais étrangement,le Bois Banni m'attirait,je voulais y jeter un coup d'oeil par moi même.Ce n'était surêment pas le meilleur endroit pour faire un somme mais je tenais à y aller tout de même.J'aurais tout le loisir de dormir pendant la journée.Je secoua ma fourrure blanche et pris la direction de ce bois.Je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait derrière,peut être que les autres racontaient des histoires en disant que le Bois était terrifiant.Je me forgerait ma propre idée comme ça.Je savais tout de même que je me promenais sur le territoire de l'Ouest et qu'a tout moment pouvait surgir l'alpha mais qu'importe ? J'avais décidé de me rendre à cet endroit,je m'y rendrais.

Je pénetra dans le bois à pas feutré,guettant le moindre bruit.La nuit ajoutait son lot d'inquiètude à ce bois qui ne semblait guère acceuillant.Des petits arbres tordus tel des squelettes s'étendaient sur plusieurs mètres et le sol était jonché de vielles feuilles qui collaient aux pattes.Un bruit retentit dans la nuit,dichirant le silence qui régnait en maitre jusqu'à présent.Je me coucha sur le sol et attendit.Un croassement me déchira les tympas,je me retourna et découvris un corbeau.J'avais eu peur d'un simple corbeau,qu'elle idiote je fais !

J'avais bien l'intention de continuer mon chemin et d'arrêter de me faire peur betêment.Je repris donc le pas et profita pour jeter un coup d'oeil aux alentours.Tout se ressemblait içi et il n'y avait pas de quoi avoir peur.Enfin,semblait-il...

U

* Alpha ...

I walk alone, I walk alone...
But I'm not alone.
[Siloë // Eleusi]

Jamais je n'ai été aussi calme de ma vie. La neige tombant délicatement sur le sol de poudreuse, peut-être ? Ou alors de doux chant des oiseaux à qui je n'en voulais guère, ce jour là ... Je n'en savais rien. Toujours est-il que je n'étais plus renfermé sur moi-même, comme à mon hbitude, j'étais plutôt ouvert, et j'observais mes terres attentivement. C'était d'ailleurs l'une des rares fois où je m'aventurais ici, lieu que je ne connaissait que peu. Rien d'impressionant, sur cela, cete endroit semble encore plus noir que mon passé. Passé que je regrette, passé où j'étais moi. Et pas ce fantôme qui déambule machinalement, marchant comme un robot, faisant mine de n'en vouloir à personne. J'en voulais à tout le monde. Le neige, c'est froid, c'est dur lorsqu'on pose la patte dessus. Il ne pouvait bien sûr pas ne pas neiger. C'était obligatoire. Et les moins cinq en hiver, ça aussi c'était obligatoire. Les oiseaux, j'aurai aimé les bouffer sur place. Pas d'ailes. Dégouté. Ils n'auraient pas pû chanter à l'Est ? Ils doivent pourtant savoir que j'aime le silence, et non pas le bruit. Le vent soufflait doucement, plus froid encore que nos grands vents d'automne. Rien de pire lorsque l'on est trempé de neige, glaçant les os et les chairs à s'en faire saigner. Les battements précipités de mon coeur tout palpitant, trace de vie dans le royaume des morts, seule source d'énergie, comme la sève d'un vieil arbre. Mes pattes gercées me picotaient, et puis, pourquoi étais-je sorti de ma tanière par un temps pareil ? Nan mais qu'est-ce que je foutais ici ? Ras le bol de ces terres pouries, i aurait fallu que l'incendie nous pousse par là...et pas plus au sud ? J'avais froid, moi. Ma fourure de nacre était épaisse, certes, mais pas assez pour subvenir à l'hiver entier. Surtout à des températures pareilles, moi qui étais habitué à un meilleur climat. Regard noir, pas rapide, mais lourd, on voyais de loin que je n'étais pas d'humeur. Et en plus, il à fallu qu'une personne vagabonde sur mes terres... Je préfère ne pas vous dire à quel point je m'étais appuyé sur ma patte gauche en me levant. J'me demande même si chuis pas tombé à gauche, tiens.

Je m'arrêtais, environ vingt pas derrière le loup, qui, à l'odeur, semblait être une louve. Ces chaleurs me rendaient encore plus exécrable. *A cause de toi, ...* Ce n'était peut-être pas si mal après tout. Je n'avais aucune envie d'être charmé par quiconque à présent. Une louve qui avant tout paraissait comme les autres, rien de plus banal. *Après tout, toi aussi tu me paraissait banale...* Pourquoi toujours ces souvenirs, toutes cet choses vécues qui remontent à la surface, trop rapidement à mon gout... Et cela fait toujours mal. La louve ne semblait pas si énervée que cela, ni appeurée par la venue d'un autre loup. Tant mieux. J'ai horreur des loups trouillards, des hontes à notre race. Elle s'assis, calmement, devant mes yeus ébahis, comme si elle tenait la situation en main. Eh bien sûr. Je lui aurait sauté dessus qu'elle n'aurait pas été au courant de ce qui lui arrivait. Comment une idiote à pû venir par ici, idiote qui n'avait aucune odeur propre, aucun clan. Les solitaires, à quoi bon ? J'ai déjà été trop solitaire, dans ma vie. Je m'approchais doucement, tandis que le vent tourna à mon avantage. Face au vent, on ne pouvais percevoir mon odeur. Seule l'ouïe et la vue pourraient l'aider. Et les pierres ne font pas de bruit. Jamais elle ne se retournerai. J'en étais certain. Enfin derrière elle, j'entrouvris la gueule doucement, avant de balancer normalement, du moins, le plus possible :

«Que fait donc une solitaire, sur nos terres ?»

Un sourire mesquin déforma mon visage. Je voulais jouer, oui, cela faisait tellement longtemps...De toutes façon, personne ne me l'interdira, elle n'avait pas de clan... Je me redressais, et m'assis, tout près d'elle. Mes muscles tressaillirent, et un nerf sur ma patte palpitait de tous les côtés. Elle n'était pas vraiment belle, cette louve. Du moins, elle n'avait rien de différent, rien d'attirant au premier regard. Juste une personnalité très, spéciale. S'assoir en plein milieu d'un bois, sans faire attention, c'est bien mal me connaitre. Mon regard foncé s'empara de sa fourure, semblable à la mienne, fourure qui nous fondait si bien dans la neige...fourure si douce et si agréable, fourure magnifique qui au printemps se grise. Je finis par accepter tout ce qui m'avais mis en rage, quelques heures plus tôt. Le vent soulevant ma robe de nacre, les oiseaux me divertissant, pendant que je restai immobile à ses côtés. Si elle eut parlé en ce moment, rien n'atteint mon oreille. Si elle eut bougé, je n'ai rien vu. Je restais, silencieux comme un mort, silence à tuer un croque-mort.

* × Wolf ...

Je demeurais ainsi,droite,assise sur les feuilles mouillées et collantes.Un bruit,presque imperceptible m'arriva aux oreilles.Je savais qu'il était là mais je ne fis rien.J'attendais,tout simplement.Un vent froid transperça mon duvet blanc pourtant épais à cette époque de l'année.Je frémis tout en ramenant ma queue contre mon corps.Une voix s'eleva dans les airs déchirant le silence.Un fin sourire se dessina sur mes lèvres mais je ne bougea pas pour autant.Je sus avant tout chose que ce loup détestait les solitaires,je le pressentais déjà.Le ton qu'il avait employé ne me plaisait guère je dois dire.Avec la chance que j'ai,je suis presque sur que c'est l'alpha de la meute qui se tient derrière moi.Rien qu'avec le ton de sa voix je le sais.Enfin,je suppose.Mes prunelles azurs se baladèrent sur le paysage sinistre qui s'étendait devant moi.Le loup s'était assis à côté de moi mais si il croyait que j'allais engagé la conversation,il rêve les yeux ouverts.Je passa ma langue sur mes lèvres et d'un geste las,me retourna vers mon interlocuteur.Je découvris ainsi qui se cacher derrière cette voix qui ne me plaisait pas.Je parcourus son duvet blanc de mes yeux bleus tout en observant ses moindres gestes.Je n'avais pas beaucoup de choses à remarquer en fait,car il ne bougeait pas.Il restait les yeux dans le vague et je ne pouvais pas déceler son expression.J'étais restée debout sur mes pattes,immobile comme les arbres qui m'entourent.Je n'avais aucune envie d'adresser la parole à ce loup qui semblait se moquer de moi mais en même temps,avais-je le choix ?

Je n'allais pas resté là,comme une potiche à le regarder.Je fis quelques pas élégant avant de me retrouver en face de lui.Il serait bien obligé de se rendre compte que j'étais là au moins.Je m'assis en douceur,comme d'habitude.Je ne comprenais pas les loups hyper-actifs,en train de courir partout et en permanence.Je n'avais jamais connu ça,même en tant que louvetau.Ma mère me répetait assez souvent que j'étais trop calme pour mon age.Mais à quoi bon s'exiter ?

Il y avait bien d'autres moyens d'exprimer sa joie,enfin selon moi.Je reporta toute mon attention sur le loup en face de moi qui semblait encore dans son monde.Le sourire que j'arborais quelques minute plus tôt avait bel et bien disparu et je ne pense pas qu'il reviendra en ces lieux.De toute façon,depuis la mort de Backo,je ne souris presque jamais,ce n'est pas maintenant que ça va commençer.Je me décida enfin à parler,enfin à murmurer comme d'habitude.Non que je sois timide,loin de là,mais j'ai toujours aimé murmurer,pourquoi je ne sais pas.

-"Etant solitaire je ne crois pas avoir de compte à vous rendre."

Je plongea mon regard bleuté dans le sien,sans un sourire

pour lui.Peut être qu'il trouvera ma réponse complétement malpoli mais qu'importe ?

Je soupira presque inaudiblement mais n'apporta pas de suite à ma phrase.Je verrais bien sa réaction.Si j'avais à faire à l'alpha et bien tant mieux.Lui seul pourra me demander de quitter ses terres-ce dont je n'avais pas envie,pas pour l'instant-.Etrangement,je voulais rester là,à attendre sa réaction.Je pencha un peu ma tête sur le côté et laissa mon regard vagabonder sur le sol de feuilles mortes.

* Alpha ...

Une seconde fois, le vent, les oiseaux et la neige fondant, laissant apparaitre de nombreuses feuilles mortes m'interpella. J'en avait horreur. Moi qui aimait la chaleur, les proies abondantes et les oiseaux morts...je n'était pas servi, mais alors pas du tout. Je restai là, assis, derrière la louve blanche, qui, à l'odeur, me parraisait plutôt jeune. Elle devait se sentir visée, parce qu'au bout de quelques courtes minutes, comme le temps qui s'en va dans un roulement de tambours, elle se retourna, et avança face à moi. Je ne compris pas de suite sa réaction, moi qui aimait être le seul connaissant mon interprète. Ma réponse fit s'éffacer ce petit sourire en coin qui s'était dessiné il y a un instant. Pourquoi, je n'en savais rien. Toujours est-il que ce n'étai pas mon genre de faire sourire les autres. Non, je les faisait plus souvent pleurer. Passons. Elle semblait très calme, quoique préoccupée par ma personnalité. Son regard glacé s'empara du mien. Je le soutenait, non sans une once d'agressivité. Je peut aller très loin dans les conversation du regard. Elle en serait impressionnée. Ce fut elle qui trancha le silence.

«Etant solitaire je ne crois pas avoir de compte à vous rendre.»

Ce silence, elle l'avait rompu si faiblement, qu'une vague de moquerie s'accrochait à mes pensées, ces filandres méchants qui ne vous lâchent pas, que vous vainqurez seulement par la force d'esprit. J'avais envie de lui demander de répêter. Après tout elle ne parlait pas fort. Ne quittant pas ses yeux clairs, je construisait doucement une réponse fracassante, non, pas si fracassante que ça, tout en soutenant un silence agressif. C'était ce silence là, un silence liuche que j'appréciait. Ce n'était pas que j'étais sadique. C'est que je voulais m'amuser. C'est tout. Ors là, elle se trouvait sur mon territoire. Alors pourquoi je ne jetterai pas toute ma désinvolte sur elle ? Expliquez-le moi, bon sang !

«Bien. Explique-moi alors ce que tu fais sur notre territoire, il me semble que tu n'a pas répondu à ma question. Je hais les solitaires.»

Je disais cela sans penser qu'environ deux mois auparavent je l'étais tout autant. Seul, ne vivant que pour moi-même, mais seul. C'était lourd à supporter. Quel sacré emmerdeur je devais être...

* × Wolf ...

Je le fixais toujours du même regard glacé, dénué de toutes expressions. Un silence opressant s'installa entre nous. En tant normal, cela ne m'aurait point dérangé mais la... L'étrange atmosphère m'ensserait comme si j'étais prise au piège. Et je n'aimais pas cela, pas du tout. Heuresement que le loup en face de moi dégna prendre la parole. Sa remarque me fit sourire. Je hais les solitaires, cette phrase, combien de fois l'ais-je entendu ? Je ne compte même plus à force. Mais je n'en suis pas étonnée, pas du tout même et de toute façon, je n'ai pas peur de le dire. J'en suis même fière à vrai dire. C'est vrai, moi au moins, je ne dépend de personne, je décide du déroulement de mes journées, je ne suis pas sous les ordres d'un alpha. Je vais ou bon me semble, quand j'en ai envie. C'est ça, ma vie, je ne pourrais pas vivre autrement. Bien sûr, de temps en temps, la solitude vous guette mais ça passe. Un détail dans la phrase de ce loup si étrange m'interpella. D'une part, il m'avait tutoyé. Je n'aimais pas ça. J'avais, de ce fait, l'étrange impression d'être inférieure à lui. Je planta mon regard dans le sien. Il avait l'air d'aimer la discussion du regard. Un bon point car moi aussi, je me contente souvent de ça. Souvent, le regard exprime plus de choses que les paroles. Je lui lança toute la froideur dont j'étais capable et déclara, tout doucement, le forçant à tendre l'oreille :

-"Et bien pour répondre à votre question, je me promene. Je ne crois pas que cela vous intéresse cependant. Exusez moi je ne pouvais pas savoir que vous ne portiez pas dans votre coeur les solitaires. Auriez vous l'amabilité de vous présenter ?

J'arrêta de parler et me mordis la lèvre. Je voulais vraiment savoir à qui j'avais à faire. Je paris que c'est un alpha mais je ne peux pas encore le prouver. Attendant sa réponse avec impatience je resta droite, mes yeux dans ses yeux avec pour seule mélodie, le vent qui siffle dans nos oreilles.